L’Anse de Kerhuon
Plan de l'Anse
1 – Le viaduc
2- Le lavoir
3 – Les pêcheurs
4- Le parc à bois
5- La pyrotechnie
1- Ar c’harrbont
2- Ar poull-kannañ
3- Ar besketaerien
4- Ar park koad
5- Ar biroteknik
1- LE VIADUC - AR C’HARRBONT
Rencontre avec la nature - EMGAV GANT AN NATUR
Cet étang ferme le bassin versant du ruisseau du Moulin de Kerhuon à son confluent avec l’Elorn.
Ar stank-se a serr poull doureier wazh ar vilin Kerhuon hag e gember gant an Elorn.
La faune - AL LOENED
Héron cendré – Crédit photo : Dominique MARQUES / Mésange à longue queue – Crédit photo : Michel KERBOAS
La flore - AR PLANT
Alliaire – Crédit photo : Ghislaine AIRAUD / Angélique – Crédit photo : Ghislaine AIRAUD / Chêne pédonculé – Crédit photo : Ghislaine AIRAUD / Ficaire – Crédit photo : Ghislaine AIRAUD / Fougère aigle – Crédit photo : Ghislaine AIRAUD / Platane commun – Crédit photo : Brigitte MULKAI
L'histoire - AN ISTOR
La Compagnie des Chemins de fer de l’Ouest décide de faire passer la future voie ferrée Rennes-Brest le long de l’Elorn et donc de traverser le fond de l’Anse de Kerhuon, ce qui nécessite un viaduc, construit de 1861 à 1864. Les travaux se font encore avec des moyens traditionnels (pioche, charrois, etc.). Les pierres de taille viennent de Lanildut et de Lampaul-Plouarzel, les autres pierres sont extraites de carrières que l’on ouvre au fond de l’Anse, sur les terres de M. Bonamy, le châtelain de Kerhuon.
Divizet he doa Kompagnunerezh hentoù-houarn ar c’hornog lakaat an hent-houarn a oa o vont da vezañ savet Roazhon-Brest da dremen a-hed an Elorn ha neuze da dreuziñ foñs poull Kerhuon. Evit se e oa ret sevel ur c’harrbont, savet etre 1861 ha 1864. Al labourioù a vez kaset gant doareoù hengounel d’ar mare-se c’hoazh (pigos, karrez…). Dont a ra ar mein-ben eus Lanildud ha Lambaol-Plourzel ha tennet e vez ar mein all deus mengleuzioù a vez kavet foñs er poull, war douaroù an aotrou Bonamy, kastellan kerhuon.
Il faut une très nombreuse main d’œuvre que fournissent aisément les campagnes voisines à leur apogée démographique. Et, si l’on fait venir quelques maçons qualifiés, notamment du Limousin, ce sont les ouvriers agricoles ou les employés des petites entreprises artisanales qui fournissent l’essentiel de cette main d’œuvre et qui trouvent là de meilleurs salaires.
Ret eo kaout labourerien a-lezh met n’eo ket diaes an dra-se gant an niver bras a dud war ar maez er mare-se. Lakaet e vez un nebeud mañsonerien barrek eus bro Limousin dreist-holl. Met micherourien al labour-douar pe implijidi an embregerezhioù bihan artizanel a bourchas al lodenn vrasañ eus al labourerien-se hag e vez kavet ganto goproù gwelloc’h.
Nombreux sont ceux qui, après cette première expérience, partent tenter leur chance ailleurs et ces gros chantiers des chemins de fer sonnent donc le début de l’exode rural. Les paysans assurent les charrois, ce qui constitue, pour eux également, des revenus supplémentaires. Pour accélérer les travaux, le préfet du Finistère va même jusqu’à permettre le travail du dimanche.
Kalz a dud a ya da glask o chañs e lec’h all ha chanterioù bras an hentoù-houarn a zo unan eus al lec’ioù-se. Mont a ra kuit kalz a dud eus diwar ar maez. Gant ar beizanted e vez graet war-dro ar c’harroed, ar pezh a ra goproù ouzhpenn evit dezho. Evit mont buanoc’h gant al labour, en doa laosket prefed Penn-ar-Bed an aotre da labourat d’ar sul.
ll faut enfoncer des batardeaux jusqu’à 8 mètres de profondeur pour trouver les roches sous la vase et assurer des fondations solides. Une fois terminé, le viaduc fait l’admiration des contemporains avec ses 11 arches, ses 200 mètres de longueur et ses 39 mètres de hauteur.
Ret eo stouiñ batardelloù betek 8 metr donder evit kavout ar roc’h dindan ar morfont ha gwarantiñ diazezoù solud. Ur wech echuet e chom bamet an dud dirak ar c’harrbont gant e 11 gwareg, 200 metr hirder ha 39 metr uhelder.
Si Guipavas n’a pu obtenir que la nouvelle voie passe par le bourg, il faut une gare sur son territoire que l’on l’installe près du hameau de Kerhorre. Elle prend le nom du château voisin, Kerhuon et une nouvelle route qui part du fond de l’anse est bientôt créée pour rejoindre le bourg. Cette gare dessert également Plougastel, qu’on ne peut atteindre qu’après avoir traversé l’Elorn sur des barques, au Passage.
Dre ma oa ket bet tu lakaat an hent nevez da dremen dre Gwipavaz e oa ret kaout un ti-gar war an dachennad. Staliet e vo e-kichen kêriadenn Kerhor. Kemer a ra anv ar c’hastell tost, Kerhuon, hag un hent nevez a grog eus foñs ar poull a zo savet evit mont betek ar bourg. Implijet e vez an ti-gar gant Plougastelliz ivez goude bezañ treuzet an Elorn ganto war barkoù, dre an Treizh (Le Passage).
Le train inaugurant la nouvelle voie ferrée arrive en gare de Brest le 24 avril 1865.
N’oublions pas que la commune du Relecq-Kerhuon n’existe pas encore. Elle n’est créée qu’en 1896.
Arabat disoñjal n’eus ket eus kumun ar Releg-Kerhuon d’ar mare-se. Savet e oa bet e 1896.
Sur cette photo datant de l’entre-deux-guerres, on voit le va-et-vient permettant aux familles logées de la Pyrotechnie de rejoindre rapidement la gare et les commerces.
War ar foto-mañ, bet kemeret etre an daou vrezel-bed, e weler mont-ha-dont ar familhoù lojet er Piroteknik evit mont buan betek an ti-gar hag ar stalioù.
En août 1944, les Allemands font sauter quatre arches du viaduc, côté Relecq-Kerhuon, pour ralentir l’avancée américaine. Elles seront reconstruites en 1946.
Peder gwaregenn eus ar c’harrbont zo distrujet e miz eost 1944 gant an alamaned, kostez Releg-Kerhuon, evit gorrekaat araokadennoù an Amerikaned. Adsavet e vo e 1946.
2- LE LAVOIR - AR POULL-KANNAÑ
Se détendre et découvrir
La diversité des arbres tout au long de cette rive de l’Anse est importante. Elle est même surprenante dans cette partie, véritable arboratum.
La faune
Grive musicienne – Crédit photo : Ghislaine AIRAUD / Merle noir – Crédit photo : Dominique MARQUES / Roitelet triple bandeau – Crédit photo : Dominique MARQUES / Rouge gorge familier – Crédit photo : Dominique MARQUES / Sitelle torchepot – Crédit photo : Michel KERBOAS / Verdier d’Europe – Crédit photo : Dominique Marques
La flore
Erable argente – Crédit photo : Ghislaine AIRAUD / Frene – Ghislaine AIRAUD / Gaillet Gratteron – Crédit photo : Ghislaine AIRAUD / Oenanthe safranee – Ghislaine AIRAUD / Saule tortueux – Crédit photo : Ghislaine AIRAUD
L'histoire
En bas de la rue de la Fontaine, dans le quartier des maisons de pêcheurs, il y avait un lavoir, dit de « Poul an Aod », sur les bords de l’Anse.
En traoñ straed ar Feunteun, er karter tiez ar besketaerien, e oa ur poull-kannañ, anvet « Poul an Aod », war ribloù ar poull.
L’installation est rudimentaire.
Ar poull-kannañ zo simpl-tre.
Une buanderie permet de stocker les boîtes des lavandières.
E-barz un ti-kouez e vez stoket boestoù gant ar c’hannerezed.
Un lavoir plus moderne et construit en 1897 une centaine de mètres plus haut. Il peut accueillir jusqu’à 20 lavandières.
Savet e oa bet ur poull-kannañ modernoc’h e 1897 ur c’hant metr uheloc’h. Gallout a rae degemer betek 20 kannerez.
Dans son ouvrage consacré aux lavoirs et ruisseaux Kerhorres, Henri Le Guen a recensé 18 lavoirs sur le territoire de la commune.
En e levr gouestlet d’ar poulloù-kannañ ha d’ar gwazhioù-dour kerhor, Henri ar Gwenn en deus renablet 18 poull-kannañ er gumun.
Les bords de l’Anse sont aussi un lieu de promenade
Ribloù ar poull zo ul lec’h evit mont da bourmen ivez.
Et de pacage.
Ha pasturaj ivez.
3- Les pêcheurs - AR BESKETOURIEN
Observer et reconnaître
Les roselières, sur les rives de l’étang, sont précieuses pour de nombreux oiseaux qui y trouvent abri, nourriture et, pour certains, le lieu idéal pour construire et cacher leur nid.
La faune
Fuligule morillon – Crédit photo : Dominique MARQUES / Goéland brun – Crédit photo : Dominique MARQUES / Mouette rieuse – Crédit photo : Dominique MARQUES / Tarin des aulnes – Dominique MARQUES
La flore
Arum italicum – Crédit photo : Ghislaine AIRAUD / Erable sycomore – Crédit photo : Ghislaine AIRAUD / Fumeterre grimpante – Crédit photo : Ghislaine AIRAUD / Houx – Crédit photo : Ghislaine AIRAUD / Nombril de venus – Crédit photo : Ghislaine AIRAUD / Plantain lanceole – Crédit photo : Ghislaine AIRAUD / Roselière – Crédit photo : Ghislaine AIRAUD
L'histoire
Jusqu’au XVIIIème siècle, l’anse de Kerhuon est le principal abri des bateaux des pêcheurs kerhorres et un des plus importants ports de pêche de la rade.
Cette vue de l’anse au début du XXème siècle montre quel abri elle pouvait être pour les bateaux Kerhorres.
Betek an XVIIIved kantved e oa poull Kerhuon ar gwasked pennañ evit bagoù ar besketaerien kerhor hag unan eus porzhioù-pesketa brasañ ar vorlenn. Gant ar gwel-se eus ar poull e penn-kentañ an XXvet kantved e weler peseurt gwasked e c’helle bezañ evit ar bigi Kerhor.
Chassés par le parc à bois. les bateaux s’étalent ensuite sur le rives de l’Elorn (Stéar, Passage, Camfrout, Pen an Toul, etc.). Mais le village de Kerhorre reste longtemps le principal lieu d’habitation des pêcheurs de la commune.
Ar bigi a ya war ribloù an Elorn da c’houde (Stéar, Passage, Camfrout, Pen an Toul…). Chom a ra memestra e-pad pell ar gêriadenn Kerhor lec’h annez pennañ ar besketaerien er gumun.
Bateaux échoués au Stéar. Remarquer la technique du koubanage qui consiste à créer un abri avec une toile tendue sur une rame et la présence, au bout de la rame, du filet à crevettes. L’équipage constitué de quatre membres partait souvent sillonner la rade pendant une semaine.
Bagoù skoet war an aod er Stear. Taolit ur sell war teknik ar c’houbanadur, a dalvez da grouiñ ur gwasked gant ul lien stignet war ur roeñv. Hag e penn ar roeñv e c’haller gwelet ar rouedad chifretez. Mont a rae alies ar skipailh, ennañ pevar ezel, da labourat e-pad ur sizhunvezh, er vorlenn.
Histoire du Relecq-Kerhuon et des Kerhorres, tome 2 p. 344
Histoire du Relecq-Kerhuon et des Kerhorres, levrenn 2 p. 344
Les pêcheurs kerhorres utilisent des petits bateaux de 2 tonneaux au maximum, sillonnant la rade et pêchant surtout à la senne. En 1875, on compte 58 bateaux de Pen-an-Toul à Kermeur. Le poisson est vendu à Brest, souvent par des revendeuses qui approvisionnent les différentes halles et qui écoulent aussi les coquillages et les crustacés (palourdes, praires, crevettes) récoltés par les pêcheuses kerhorres.
Ar besketaerien kerhor a implij bagoù bihan 2 donell d’ar muiañ, a-dreuz ar vorlenn hag a besketae dreist-holl gant sennoù. E 1875 e oa 58 bag eus Pen-an-Toul da Gerveur. Gwerzhet e veze ar pesked da Vrest, gant gwerzherezed er c’hoc’huioù a bep seurt alies. Gwerzhañ a reont ivez ar c’hregin hag ar c’hresteneged (rigadell, pradoù, chifretez) dastumet gant ar besketaerezed kerhor.
Histoire du Relecq-Kerhuon et des Kerhorres, tome 2 p. 356
Histoire du Relecq-Kerhuon et des Kerhorres, levrenn 2 p. 344
4- Le parc à bois - AR PARK KOAD
Havre de biodiversité ?
Les eaux de l’étang un peu saumâtres favorisent une diversité des espèces, enrichie par celle de ses rives boisées ou herbeuses.
Plus de 60 espèces d’oiseaux y ont été observées.
Pourtant le nombre de ces oiseaux diminue de façon inquiétante.
La faune
Chardonneret élégant – Crédit photo : Dominique MARQUES / Chevalier Guignette – Crédit photo : Dominique MARQUES / Foulque macroule – Crédit photo : Dominique MARQUES / Grebe castagneux – Crédit photo : Dominique MARQUES / Hirondelle de rivage – Crédit photo : Dominique MARQUES / Hirondelle rustique – Crédit photo : Dominique MARQUES
La flore
Aulne glutineux – Crédit photo : Ghislaine AIRAUD / Cardamine des pres – Crédit photo : Ghislaine AIRAUD / Paquerettes – Crédit photo : Ghislaine AIRAUD / Petasites fragans – Crédit photo : Ghislaine AIRAUD / Renoncule rampante – Crédit photo : Ghislaine AIRAUD
L'histoire
Pour mener à bien la politique maritime de la monarchie, il faut d’énormes quantités de bois et pour conserver ce trésor le fond de la Penfeld est rapidement insuffisant.
Evit kas politikerezh ar monarkiezh war-raok e oa ezhomm da gaout koad a-leizh. Evit mirout an teñsor-se e oa deuet buan a-walc’h foñs ar Penfeld da vezañ re vihan.
Aussi la Marine Royale jette-t-elle son dévolu sur l’Anse de Kerhuon. Dès 1757, les premiers piquets sont plantés dans l’Anse affermée au comte de Kerléan. En 1778, un terrain est acheté au marquis de Kerouartz, au Roc’h-Du, pour une maison des gardiens.
Setu he doa Morlu ar Roue soñjet e-barzh poull Kerhuon. Adaleg 1757 e oa bet plantet ar pikedoù kentañ er poull a zo feurmet da Gont Kerlean. E 1778 e oa bet prenet un dachenn gant markiz Kerouarz, er Roc’h-Du, evit sevel ti ar warded.
En 1786 et 1787, pour que les bois soient constamment immergés dans l’eau saumâtre, la première levée est construite grâce à une carrière creusée sur la rive droite. On l’équipe d’une écluse à porte d’èbe. Sous la poussée de la marée de l’Elorn, les portes s’ouvrent et laissent entrer le flot. A l’inverse, à marée descendante, elles se referment d’elles-mêmes en contenant les eaux du bassin.
Etre 1786 ha 1787, evit bezañ soubet dalc’hmat ar c’hoadoù en dour meizh, en doa savet ar savenn gentañ gant ur vengleuz kleuzet war ar ribl dehou. Lakaet e vez ur skluz. Gant lanv an Elorn e tigorer an dorioù ha lezel a reont ar stêr da vont tre. Er c’hontrol, pa vez ar mareoù o tiskenn e vezont serret o-unan en ur virout dour er poull.
L’anse est ainsi fermée le 4 février 1786. Pour couper court aux conflits avec le comte de Kerléan, la Marine s’approprie l’Anse contre 24 250 livres. Le comte et ses fermiers perdent leur droit de pêche et de varech dans l’Anse et le moulin à marée cesse son activité. Les pêcheurs doivent aussi déménager leurs corps-morts vers le Stéar.
Serret e oa bet ar poull d’ar 4 a viz genver 1786. Evit ma ne vije ket kudennoù gant kont Kerlean en doa ar Morlu prenet ar poull evit 24 250 lur. Ar c’hont hag e feurmerien o doa kollet o gwir da besketa, da zastum ar gouemon er poull ha paouezet e oa ar vilin-vor. Ret e oa ivez d’ar besketaerien dilec’hiañ o c’hrog-mor war-zu ar Stear.
De 1829 à 1839, une nouvelle digue, plus étanche, est construite.
Etre 1829 ha 1839 en doa savet ur chaoser nevez stankoc’h.
Mais la révolution technologique et la construction de nouveaux bateaux de guerre en métal sonnent le glas des parcs à bois qui se dégarnissent à partir des années 1860-1870. Les dernières billes sont enlevées en 1889. La Marine vend l’Anse et les terrains de la rive droite en 1898 mais garde le petit terrain à l’est de la digue.
Gant an dispac’h teknologel ha gant savadur ar vagoù-brezel nevez e houarn e oa echu gant ar parkoù koad az ae war ziskenn adalek ar bloavezhioù 1860-1870. Tennet e oa bet ar bilhedoù diwezhañ e 1889. Gwerzhet e oa gant ar Morlu ar poull hag an dachennoù war ar ribl dehou e 1898, met dalc’hed eo bet an dachenn vihan er reter d’ar chaoser.
En 1940, les Allemands assèchent l’Anse, trop facilement répérable par les avions et construisent même un village factice pour tromper les aviateurs alliés.
Disec’het e oa bet ar poull gant an Alamaned. Re-aes da anavezout e oa gant ar c’hirri-nij, ha savet eo ur gêriadenn faos evit faziañ an nijerien aliañset.
photo du parc à bois en 1863 avec le viaduc au fond
Foto ar park koad e 1863 gant ar c’harrbont er foñs
5- Poudrière, Pyrotechnie - POULTRERI, PIROTEKNIK
Trait d'union naturel
Ce plan d’eau saumâtre de 34 hectares est un couloir écologique entre l’estuaire et la partie en eau douce alimentée par le ruisseau du Moulin de Kerhuon / Pontrouff.
C’est un lieu de passage précieux pour de nombreuses espèces.
La faune
Plusieurs espèces de poissons vivent dans l’Anse ou, comme l’anguille, y séjournent lors de leur migration. Fils de pêche et hameçons sont de véritables pièges pour les jeunes oiseaux tels que les cygneaux.
La loutre d’Europe, après une régression durant le 20ème siècle, ce mammifère aquatique piscivore reprend petit à petit sa place, comme ici dans l’Anse.
Anguille- Crédit photo : AAPPMA-Daoulas / Grèbe huppé – Crédit photo : Dominique Marques / Héron cendré – Crédit photo : Dominique Marques / Martin Pêcheur d’Europe – Crédit photo : Dominique Marques
La flore
Aubepine – Crédit photo : Ghislaine AIRAUD / Saule roux – Crédit photo : Ghislaine AIRAUD / Vesce commune – Crédit photo : Ghislaine AIRAUD
L'histoire
Dès 1860, il apparaît que les poudrières installées par le Premier Empire sur l’Île des Morts sont vulnérables. Il est décidé de les transférer sur les terrains que la Marine possède à Saint-Nicolas. Les travaux sont engagés en 1878 et, en 1885, la poudrière est opérationnelle avec 18 bâtiments.
Kerkent ha 1860 e teu war wel e oa bresk ar poultrerioù staliet gant an Impalaeriezh Kentañ war Enez ar Re Varv. Divizet e oa bet kas anezho war an dachennoù a oa gant ar Morlu e Sant-Nikolaz. E 1878 e oa bet kroget al labourioù, hag eo oberat ar pultreri e 1885 gant 18 batis.
Au début du XXème siècle, les conquêtes coloniales et les tensions avec l’Allemagne entraînent une politique d’équipement de grande envergure. Dans ce contexte, la poudrière devient en quelques années un grand établissement de pyrotechnie.
E penn kentañ an XXvet kantved e oa bet aloubet an trevadennoù gant aloubadegoù ha bec’h a oa gant Bro Alamagn, ar pezh a zegas ur politikerezh troet war an armoù. Er c’honteks-se e teu ar poultrenn da vezañ, dindan un nebeud bloavezhioù, un diazezadur pirotekniezh bras.
En 1905, une dizaine d’hectares, autour de Kergoat et sur les rives de l’Elorn, est annexée. L’entrée se fait désormais par l’ouest et l’établissement dépend directement de la préfecture maritime et non plus de l’artillerie coloniale.
Staget e oa bet e 1905 un ugent devezh arat bennak, en-dro da Gergoad ha war ribloù an Elorn. Dre ar c’hornôg e c’haller mont tre bremañ. Depant a ra ar piroteknik deus ar prefeti-mor ha n’eo ket deus an artilheri trevadennoù.
En 1910, une nouvelle expropriation de 13 ha a lieu vers Kergoat et Kersalous. 16 nouveaux magasins sont construits ainsi qu’un terre-plein et un grand môle de maçonnerie de 200 mètres sur l’Elorn.
E 1910 e oa bet savet un 13 hektar nevez evit mont war-zu Kergoad ha Kersaluz. Savet e oa bet 16 stal nevez, ur savenn-douar hag ur sav-maen mañsonerezh 200 metr hed war an Elorn.
Le nombre d’employés augmente aussi (50 en 1901, 115 en 1907, plus de 300 en 1913). Certains viennent chaque jour de Brest et de Landerneau par le train, descendant à la gare de Kerhuon ou à la halte de Kergleuz en Guipavas.
Kreskiñ a ra niver a implijidi ivez (50 e 1901, 115 e 1907, ouzhpenn 300 e 1913). Dont a ra lod anezho bemdez eus Brest pe eus Landerne gant an tren, o tiskenn e ti-gar Kerhuon pe e Kergleuz e Gwipavaz.
D’autres, venus des communes du nord et du centre Finistère, se sont installés dans les villages proches, au Relecq ou à Kerhorre où des maisons de rapport sont construites pour eux. Mais nombreux sont aussi les anciens marins ou les domestiques du Relecq-Kerhuon ou de Guipavas qui réussissent à se faire embaucher.
Re all, deuet eus kumunioù norzh ha kreiz Penn-ar-Bed, a oa deuet d’en em staliañ er c’hêriadennoù tost, er Releg pe e Kerhor, ul lec’h ma veze savet ties vras evito. Niverus eo ivez ar vartoloded kozh pe mevelien ar Releg-Kerhuon pe eus Gwipavaz a zeu a-benn da vezañ gopret.
Un atelier de coulée pour gros obus de marine en 1912.
Un atalier moullañ evit obuzoù mor bras e 1922
La guerre de 1914-1918 décuple l’activité, jusqu’à 3 000 employés, dont 2 000 femmes, sont embauchés. Il faut des munitions pour le front et pour les bateaux de guerre.
E-pad ar brezel 1914-1918 eo bet kresket an obererezh ha gopret e veze betek 3 000 implijad, en o zouez 2 000 maouez. Ret e oa kaout munisionoù evit an talbenn hag evit ar bigi-brezel.
Groupe d’ouvriers et d’ouvrières de l’atelier de chargement en mélinite des obus de petit calibre
Ur strollad micherourien ha micherourezed eus an atalier kargañ e melinit obuzoù kalibr bihan.
Jeunes ouvrières et ouvriers pendant la guerre de 1914-1918. Seul un brassard les distingue du reste de la population.
Micherourezed ha micherourien yaouank e-pad brezel 1914-1918. N’eus nemet ur breser evit anavezout anezho.
En 1917, la place manque et il faut procéder à une nouvelle expropriation de 71 hectares dont 42 pour l’anse. Le château en fait partie. Les meubles sont dispersés dans une vente aux enchères.
E 1917 ne oa ket plas a-walc’h ken ha ret e oa lakaat 71 hektar da vezañ perc’hennet en-dro, 42 evit ar poull. Ar c’hastell a oa ul lodenn anezhi. Dispartiet e veze an arrebeuri en ur werzhañ war ar c’hresk.
Entre les deux guerres, les effectifs retombent à 600-700. 67 nouveaux bâtiments s’ajoutent aux 62 anciens de 1918 à 1939 et l’on y installe 2 chaînes de production d’obus de 75 et de 155. Sont également construites près de 8 km de voies ferrées normales, 18 km de voies Decauville[1] et tout un réseau routier.
Etre an daou vrezel e oa aet an niver a dud da 600-700. 67 batis nevez en doa ouzhpennet d’an 62 batis kozh eus 1918 da 1939 ha staliet e veze eno 2 chadenn obuzoù 75 ha 155. Savet e oa bet ivez tost 8 km a hentoù-houarn, 18 km a hentoù Decauville [1] hag ur rouedad hentoù a-bezh.
Il y a désormais 2 entrées gardées, l’une près du viaduc et l’autre au Stéar après construction d’une voie d’accès le long de l’anse. Le château de Kerhuon devient le logement du commandant [2].
Breman ez eus 2 lec’h evit mont e-barzh, unan e-kichen ar c’harrbont hag egile er Stêr-Deir, goude ma oa bet savet un hent a-hed ar poull. Kastell Kerhuon a zeu da vezañ lojeiz ar c’homandant [2].
En 1936, une dernière extension de 8 hectares se fait au nord-est. La Pyrotechnie va ainsi jusqu’à la voie ferrée au nord et à la route de la Maison-Blanche au nord-est.
[1]Voies étroites de 1 mètre
[2]Il sera incendié par les Allemands en 1944.
E 1936 e oa bet graet un astenn 8 hektar diwezhañ e gwalarn ar vro. Evel-se ez a ar Biroteknik betek hent-houarn an hanternoz ha betek hent Ti-gwenn en hanternoz.
[1]Hentoù strizh 1 metr hed
[2]Lakaet e voe an tan ennañ gant an Alamaned e 1944.
En 1939, la pyrotechnie, rattachée à la DCAN s’étend sur 85 hectares d’un seul tenant (130 avec l’Anse) et emploie 700 personnes, dont 70 femmes et 245 temporaires. Lorsque la guerre est déclarée, 8 000 affectés spéciaux affluent. On sert jusqu’à 12 000 repas par jour au Fourneau économique[1].
E 1939, ar biroteknik, staget ouzh an DCAN, a zo 85 hektar ledander (130 gant ar poull). 700 a dud a veze gopret, gant 70 maouez ha 245 den ouzhpenn. Pa oa bet disklêriet ar brezel e oa en em gavet 8000 den galvet. Betek 12 000 pred bemdez a vez servijet er Fornez ekonomikel [1].
[1]Le Founeau Économique est une cantine coopérative, créée en 1909 et située à l’intérieur de la Pyrotechnie.
[1]Ar Fornez Armerzhel zo ur c’hantin kevelouri, savet e 1909 ha diazezet er biroteknik.
L’entrée de l’usine Saint-Nicolas au début du XXème siècle.
Mont e-barzh labouradeg Sant-Nikolaz e penn-kentañ an XXvet kantved.
Promenade sur le chemin de l’écluse (remplacée par l’actuelle rue Jean-Jaurès) en 1905.
Tro-vale war hent ar skluz (e-lec’h emañ ar straed Jean- Jaurès bremañ) e 1905.
La Pyrotechnie et l’Anse à la fin des années 1955.
Ar Biroteknik hag ar poull e dibenn ar bloavezhioù 1955.
La Pyrotechnie vers 1975.